Enseignement de spécialité HLP - Terminale

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Séance 6 : Comment la littérature et l'art témoignent-ils de la violence des conflits majeurs du XXème siècle ?

 

 

Séance 6 : Comment la littérature et l'art témoignent-ils de la violence des conflits majeurs du XXème siècle ?

 

(accès direct à la séance 6 bis)

 

 

Le monde contemporain, avec ses évolutions, ses conflits marquants, ses changements abrupts, soulève de nombreuses interrogations sur l'humanité et son devenir : questions sur les relations entre histoire et violence, sur le champ des possibles et les limites de l'humain, notamment en lien avec les progrès de la science mais aussi dans son rapport à l'environnement et sa place dans le monde. Enfin, l'humain cherche sa voie, entre le désir de continuité et celui de rupture, d'héritage et de renouvellement. (voir dans le manuel la présentation page 179)

 

 


 

Au XXème siècle, l'humanité est bouleversée par plusieurs crises, notamment deux conflits majeurs. Si la guerre n’a rien de nouveau, l’ampleur ce celles-ci et la manière dont elles bouleversent la notion d’humanité laissent d’abondants témoignages et récits tendant tous à dénoncer leur violence.

 

Vous pouvez consulter la synthèse dans le manuel, p. 236.

 

 

Flameng, Entre l\\\'Yser et Bixschoote, 1917

Flameng, Entre l'Yser et Bixschoote, 1917

 

 

 

 

  • La guerre : une violence absurde

 

 

 

La littérature du XXème abonde en récits sur le quotidien des soldats. Lisez les deux extraits suivants :

 

  • Erich Maria REMARQUE, A l'ouest, rien de nouveau, 1929 (dans le manuel p.220)
  • Louis-Ferdinand CELINE, Voyage au bout de la nuit, 1932

 

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Comparez ces deux textes du point de vue :

  • du lexique utilisé
  • du registre littéraire dominant
  • du rythme des phrases et du texte
  • du contenu
  • des procédés et figures de style

 

1. Comment témoignent-ils de la violence de la guerre ?

2. Comment suggèrent-ils que l’individu est dépassé par cette guerre ?

3. De quelle façon soulignent-ils l’absurdité de celle-ci ?

 

Le texte écho, extrait des Tragiques d'AGRIPPA D'AUBIGNE, a-t-il les mêmes caractéristiques ?

 


 

  • Lisez maintenant ce troisième texte, extrait du journal d'un soldat :

 

 

Henri BARBUSSE, Le Feu, journal d'une escouade, 1916.

 

 

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En quoi ce passage se distingue-t-il des extraits de REMARQUE et de CELINE ? Quel effet produit-il sur le lecteur ? Comment l'expliquez-vous ?

 

 

Broquet - Attaque de champagne - 1915

Broquet - Attaque de champagne - 1915

 

 


 

Séance 6 bis :

 

 

  • La guerre comme remise en question de l’humanité :

 

 

 

Lisez l'extrait ci-dessous, écrit par le romancier américain Ernest HEMINGWAY, intitulé Pour qui sonne le glas, 1940 (dans le manuel HLP p.230).

 

 

Ernest HEMINGWAY, Pour qui sonne le glas, 1940

 

En pleine guerre d’Espagne, l’Américain Robert Jordan s’engage dans l’armée républicaine pour lutter contre le franquisme. Il vient d’abattre un cavalier ennemi.

 

 

 

          Combien en as-tu tués ? se demanda-t-il à lui-même. Je ne sais pas. Tu trouves que tu as le droit de tuer ? Non. Mais il faut bien. Combien de ceux que tu as tués étaient de vrais fascistes ? Très peu. Mais ce sont tous des ennemis, contre la force de qui nous dressons notre force. […] Tu ne sais pas que c’est mal de tuer ? Si. Mais tu le fais ? Oui. Et tu continues à croire absolument que ta cause est juste ? Oui.

            Elle est juste, se dit-il, non pour se rassurer, mais avec orgueil. J’ai foi dans le peuple et je crois qu’il a le droit de se gouverner à son gré. Mais on ne doit pas croire au droit de tuer, se dit-il. Il faut tuer parce que c’est nécessaire, mais il ne faut pas croire que c’est un droit. Si on le croit, tout se corrompt.

            Mais combien penses-tu en avoir tués ? Je ne tiens pas à m’en souvenir. Mais tu le sais ? Oui. Combien ? On ne peut pas être sûr du nombre. En faisant sauter un train, on en tue beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais on ne peut pas savoir exactement combien. Mais ceux que tu sais ? Plus de vingt. Et parmi ceux-ci, combien de vrais fascistes ? Deux dont je suis sûr. Parce que j’ai été obligé de les abattre quand nous les avons faits prisonniers à Usera. Et ça ne t’a rien fait ? Non. Pas plaisir non plus ? N’ai décidé de ne jamais recommencer. J’ai évité de tuer ceux qui étaient désarmés.

            Ecoute, se dit-il à lui-même. Tu ferais mieux de ne pas penser à ça. C’est très mauvais pour toi et pour ton travail. Puis il se répondit : Ecoute-moi, toi ! Tu es en train de faire quelque chose de très important, et il faut que je sois sûr que tu comprends. Il faut que je te fasse comprendre cela clairement. Parce que, si ce n’est pas clair dans ton esprit, tu n’as pas le droit de faire les choses que tu fais, puisque toutes sont criminelles, et qu’aucun homme n’a le droit de retirer la vie à un autre, à moins que ce ne soit pour empêcher que quelque chose de pire n’arrive à d’autres gens. Alors, tâche de bien piger et ne te mens pas à toi-même.

 

 

 

1- En quoi le choix de l’énonciation est-il surprenant dans cet extrait ? Que signifie à votre avis ce choix d’écriture ?

 

2- En quoi ce questionnement est-il une remise en question de la légitimité des combats ?

 

3- En quoi ce texte rend-il compte du dilemme auquel tout soldat est confronté ?

 

4- Comment les procédés suggèrent-ils que le soldat doit accepter une forme de déshumanisation de sa personne ?

 

 

brigades internationales-guerre d\\\'Espagne - Hemingway

brigades internationales-guerre d'Espagne - Hemingway

 

 


 

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16/03/2025
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