Séance 1 : dire l'absurdité de l'Homme
Semestre 2 : L'Humanité en Question
Le monde contemporain, avec ses évolutions, ses conflits marquants, ses changements abrupts, soulève de nombreuses interrogations sur l'humanité et son devenir : questions sur les relations entre histoire et violence, sur le champ des possibles et les limites de l'humain, notamment en lien avec les progrès de la science mais aussi dans son rapport à l'environnement et sa place dans le monde. Enfin, l'humain cherche sa voie, entre le désir de continuité et celui de rupture, d'héritage et de renouvellement. (voir dans le manuel la présentation page 179)
C'est pourquoi ce quatrième et dernier semestre se décline comme suit :
- Histoire et violence
- l'humain et ses limites
- création, continuités et ruptures
Période couverte : XXème et XXIème siècles.
Séance 1 : Comment la littérature témoigne-t-elle des incertitudes de toute une génération ?
Création, continuité, ruptures
Devant l'indicible et les nombreux bouleversements que connaît le XXème siècle, comment la littérature traduit-elle les incertitudes d'une génération ?
- Un genre qui bouscule : le théâtre de l'absurde.
Regardez les quelques extraits ci-dessous ainsi que le texte extrait de Fin de Partie de Samuel BECKETT dans le document ci-dessous.
En quoi ces pièces sont-elles déstabilisantes pour le spectateur ? Que pouvez-vous relever dans le choix des personnages ? Des décors ? Des dialogues ?
- Extrait 1 :
Samuel BECKETT, Fin de Partie, 1957
Extrait 2 :
Eugène IONESCO, La Cantatrice chauve, 1950 - mise en scène J.-L. LAGARCE, 1991
Extrait 3 :
Samuel BECKETT, Oh les Beaux jours, mise en scène Roger Blin, 1964
- Synthèse - Le théâtre de l’absurde :
Le terme « absurde » renvoie à une situation comique, illogique. L’humour absurde s’appuie principalement sur la dérision et le grotesque, le refus de toute forme de cohérence ou de convention. Le langage lui-même subit souvent des distorsions, des substitutions de mots, des déconstructions de la phrase, du mot, du sens…
Mais il renvoie également à une pensée plus tragique, car il amène à réfléchir à la condition humaine. Les tragédies du XXème siècle entraînent en littérature et en philosophie une prise de conscience radicale de l’absurdité de l’existence. Alors qu’il se croyait maître du déroulement de son histoire, l’homme occidental se trouve perdu et désarmé par rapport à des situations qui le dépassent par leur folie ou par leur horreur : guerres mondiales, camps d’extermination, menaces atomiques. L’idée de progrès continu de l’Humanité est de plus en plus contestée.
- Dans les années 1940-1950, Jean-Paul Sartre et Albert Camus évoquent ce que l’existence humaine a d’absurde.
Caligula, Huis clos, Les Mouches...
- Dans les années 1950-1960, Samuel Beckett et Eugène Ionesco poussent plus loin l’absurde en remettant en cause les piliers du genre dramatique. Personnages atypiques ou sans nom, disparition des dialogues au profit des didascalies, ils semblent avoir perdu une partie de leur humanité.
Oh les beaux jours, Fin de partie, En attendant Godot
La Cantatrice chauve, Rhinoceros, Les Chaises, La leçon
- Etude de tableau : René MAGRITTE, La Condition humaine, 1933
René MAGRITTE, La Condition humaine, 1933
En quoi ce tableau fait-il écho aux thématiques du théâtre de l'absurde ?
- Un sens à reconquérir : la poésie Surréaliste
Elle bouleverse également les codes : refus des conventions poétiques, nouvelles formes, nouveaux thèmes, désir de surprendre, de choquer ; nouvelles associations d’idées, refus des images toutes faites, des stéréotypes et rôle du hasard.
Dans la continuité du mouvement Dada, les poètes Surréalistes disent leur désarroi face au monde et expriment le sentiment d’un monde où le sens est à reconquérir.
- ELUARD, L’Univers-solitude / BRETON-SOUPAULT, La Glace sans tain (H182)
En quoi ces deux poèmes expriment-ils une vision tragique de l’existence humaine ? Qu’ont-ils d’universel ?
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